LA FRATERNITE HUMAINE
La Société Théosophique est l’un des nombreux mouvements cherchant à promouvoir une plus grande unité et compréhension parmi les êtres humains. Son but essentiel est de « former un noyau de fraternité universelle au sein de l’humanité, sans distinction de race, croyance, sexe, caste ou couleur ». Cet objectif se base sur ce qui est tenu comme l’un des premiers principes : que toute vie émane d’une unique Source divine. Parler de fraternité sans distinction ne signifie pas que des êtres émanant de différents groupes ethnique et de différentes cultures devraient penser, sentir et paraître de façon identique ; cela ne signifie pas l’uniformité. Bien au contraire, c’est la diversité de la famille humaine qui lui donne une aussi riche palette de relations. Car chaque groupe ethnique et chaque culture apporte sa propre qualité, sa note spécifique de résonance, sa propre force à la progression de l’humanité tout entière sur le sentier évolutif pour l’accomplissement de son destin
LA VIE UNE
Il est évident, désormais, même du point de vue scientifique, que fraternité, indépendance et coopération ont leur racine au plus profond de la nature. La fraternité n’est pas simplement un sentiment agréable ou même un bel idéal auquel on pourrait espérer que tous les êtres humains adhèrent. C’est un principe qu’on trouve dans tous les aspects de la nature, une loi inhérente à la constitution du monde. L’idée moderne de l’univers est celle d’une totalité dont toutes les parties sont inter-reliées de façon telle que le changement d’un élément produit un changement dans le tout, comme le motif d’un kaléidoscope change avec le mouvement d’une de ses parties. Dans un tel monde, l’isolement et la séparativité sont impossibles, on ne peut échapper à l’implication dans la totalité des choses. Cette unité essentielle transcendant toutes les différences, il est urgent de découvrir la base harmonieuse sur laquelle l’humanité était destiné à vivre et à se développer.
On postule que la Vie Une, la Réalité Une se trouve à l’arrière-plan et à l’intérieur de la nature, lui donnant l’impulsion de grandir, se développer, se reproduire – une unique fontaine créative d’où émerge la variété prolifique sous toutes ses formes et substances innombrables, mais on peut observer que dans cette infinité de relations toutes les parties tendent à se joindre pour former des totalités harmonieuses. Par exemple, les atomes, qui sont les éléments de base de formation de l’univers, sont construis sur ce principe, comme le sont les molécules, cellules, organes, organismes et sociétés de toutes sortes. Partout dans l’univers, il y a la jonction des parties dissemblables pour le bien de l’ensemble. Peut-on dire alors qu’il y ait réellement une chose telle que l’homme contre l’homme, ou même l’homme contre les animaux ou contre la nature ?
LES RELATIONS HUMAINES
C’est cette signification spirituelle plus profonde de nos relations humaines que la philosophie théosophique ajoute à la vision pratique de la fraternité humaine. A la lumière des événements mondiaux, il est de plus en plus évident qu’il ne s’agit pas seulement d’une nécessité urgente mais réellement d’une condition de survie pour notre civilisation. Selon la Théosophie, l’homme, dans sa nature réelle, est une conscience divine, une entité spirituelle revêtue d’une forme physique qui lui permet d’expérimenter le monde phénoménal. De ce point de vue, le processus d’évolution concerne non seulement la perfectibilité de la forme, mais aussi le développement de la conscience individuelle qui l’habite. Ainsi, du point de vue théosophique, la tendance générale de l’évolution vise le développement et l’accroissement de l’unicité individuelle. Par le processus de naissances successives appelé réincarnation, chaque individu occupe de nombreux corps au sein de différentes cultures et environnements. Graduellement, il met en action la totalité de ses potentialités divines. Aussi se dirige-t-il vers cet état décrit dans la Bible comme la nature de l’homme parfait. Puisque chaque individu est enraciné dans la Conscience Divine, il s’ensuit que la vie divine est dans tous les êtres. Chacun de nous, comme un point localisé dans cette vie, participe de cette unité. De ce fait, la fraternité est un principe de la nature, même si l’être humain est si lent à le reconnaître.
UNE VUE ELARGIE DE L’EVOLUTION
Cette vue élargie de l’évolution – toujours consciente de la source d’où elle provient – signifie que nos compagnons humains sont tous embarqués dans le même voyage d’évolution, même si chacun se meut à sa façon et en fonction du déploiement de ses talents et capacités uniques. Et même si tous se trouvent à différents degrés d’avancement, ils sont d’une égale importance dans l’ordre des choses.
Quand nous considérons les grands problèmes du conflit humain, dans le monde autour de nous, nous reconnaissons la nécessité impérative d’une compréhension réciproque plus vraie pour construire avec nos compagnons des relations plus créatives, en reconnaissant que la vie divine est présente dans chacun, quelle que soit sa race, sa croyance ou sa couleur. Il ne s’agit pas de nous conformer tous à un même modèle, mais de comprendre que nous devrions trouver une façon de vivre et de travailler ensemble harmonieusement. Nous pouvons commencer de façon modeste, là où nous nous trouvons, car nous voyons que nous sommes tous dans le même voyage de la vie, et que chaque bonne action et pensée noble, chaque service rendu à son prochain, rendent le voyage plus rapide et aisé. Tout acte et toute pensée dénués de sens sont la pierre d’achoppement pour progresser. Telle est la loi. Vivre dans un esprit de fraternité, c’est aussi nous aider nous-même.
PROCESSUS DUEL
La vision théosophique de l’évolution comme un processus duel de forme et de conscience explique les différences parmi les gens plus raisonnablement et plus justement que la croyance dans le hasard, dans le lancement d’un dé par un pouvoir irresponsable dans la main duquel nous sommes impuissants. Mais il explique aussi un autre fait et donne une impulsion nouvelle à notre sens des responsabilités. Les humains ont toujours reconnu les grands leaders spirituels. Quand nous comprenons qu’eux aussi ont voyagé à travers les mêmes vicissitudes que celles que nous rencontrons, qu’ils ont atteint leur grand développement spirituel par de nombreuses vies remplies de nobles efforts, nous levons notre regard vers eux avec une plus grande vénération. Quand nous comprenons que l’humanité forme une famille, nous pouvons regarder tous ses membres avec un amour compatissant. Nous sommes des liens dans une vaste chaîne s’étendant sur la longue, longue route de la vie. Le lien qui nous unit est l’Amour Divin dont chacun de nous bénéficie. Comment pourrions-nous mépriser notre frère, si faible qu’il puisse paraître ? Quand nous le voyons trébucher et considérons ses erreurs, nous ne devrions pas le haïr, mais plutôt étendre notre compassion, en prenant conscience que, nous aussi, nous trébuchons et que nous devons tous nous aider les uns les autres. Nous sommes loin de la perfection et avons devant nous un long processus évolutif avant d’atteindre notre but.
LA RESPONSABILITE DE CHAQUE ETRE HUMAIN
Notre conception d’un noyau universel de fraternité nous permet donc de regarder la vie avec la certitude que nous sommes tous destinés à grandir en stature. Ceci nous encourage à accepter la responsabilité de notre propension à grandir, cela stimule également notre sens de responsabilité social, notre compassion pour tout être humain dont le besoin est plus grand que le nôtre, notre compréhension des causes de bien des situations et circonstances qui, sinon, pourraient apparaître cruelles et injustes.
En dernière analyse, la fraternité est une réponse du cœur spontanée, pas seulement une doctrine sur laquelle nous puissions spéculer et dogmatiser, Quand nous répondons de cette façon, nous accomplissons le mandat qui a été donné par chaque grand instructeur de l’humanité. Ce n’est pas une tâche aisée, car cela exige un arrachement impitoyable des préjugés cachés qui étouffent et contrecarrent nos impulsions les plus nobles. Un grand commandement nous a été donné, exprimant la réponse spirituelle à l’antique question de Caïn : « Suis-je le gardien de mon frère ? » Nous apprenons que la fraternité de l’homme ne peut être niée car sa source réside dans la Vie Une qui soutient tout ce qui existe et donne à toute chose son existence. Nous avons commencé notre long pèlerinage évolutif, il y a des éons. Notre but est de revenir avec la pleine conscience de cette vie divine en nous, qui nous unit dans une fraternité tant de l’esprit que de la chair.
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